Mercredi Saint
Mercredi 16 avril 2025
1ère classe
INTROÏT Philippiens 2, 8-11
In nómine Iesu omne genu flectátur, cæléstium, terréstrium et infernórum : quia Dóminus factus est obœdiens usque ad mortem, mortem autem crucis : ideo Dóminus Iesus Christus in glória est Dei Patris. Ps. 101 Dómine, exáudi oratiónem meam : et clamor meus ad te véniat. ℣. Glória Patri.
Qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers, parce que le Seigneur s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. C’est pourquoi le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. Ps. 101 Seigneur, exaucez ma prière, et que mon cri parvienne jusqu’à vous. ℣. Gloire...
COLLECTE
Orémus. Flectámus genua. Leváte.
Prions. Fléchissons les genoux. Levez-vous.
Præsta, quǽsumus, omnípotens Deus : ut, qui nostris excéssibus incessánter afflígimur, per unigéniti Fílii tui passiónem liberémur : Qui tecum vivit.
Constamment affligés par nos débordements, nous vous prions, Dieu tout-puissant : accordez que nous soyons délivrés par la passion de votre Fils unique qui, étant Dieu...
LECTURE du prophète Isaïe 62, 11 ; 63, 1-7
Hæc dicit Dóminus Deus : Dícite fíliæ Sion : Ecce, Salvátor tuus venit : ecce, merces eius cum eo. Quis est iste, qui venit de Edom, tinctis véstibus de Bosra ? Iste formósus in stola sua, grádiens in multitúdine fortitúdinis suæ. Ego, qui loquor iustítiam, et propugnátor sum ad salvándum. Quare ergo rubrum est induméntum tuum, et vestiménta tua sicut calcántium in torculári ?
Tórcular calcávi solus, et de géntibus non est vir mecum : calcávi eos in furóre meo, et conculcávi eos in ira mea : et aspérsus est sanguis eórum super vestiménta mea, et ómnia induménta mea inquinávi. Dies enim ultiónis in corde meo, annus redemptiónis meæ venit. Circumspéxi, et non erat auxiliátor : quæsívi, et non fuit, qui adiuváret : et salvávit mihi bráchium meum, et indignátio mea ipsa auxiliáta est mihi. Et conculcávi pópulos in furóre meo, et inebriávi eos in indignatióne mea, et detráxi in terram virtútem eórum. Miseratiónum Dómini recordábor, laudem Dómini super ómnibus, quæ réddidit nobis Dóminus, Deus noster.
Voici ce que dit le Seigneur Dieu : « Dites à la fille de Sion : voici que ton Sauveur vient, et sa récompense avec lui. Qui est celui-ci qui vient d'Édom, de Bosra, en vêtements rouges ? Il est magnifique dans son vêtement, se redressant dans la grandeur de sa force. C'est moi qui parle avec justice, et qui suis puissant pour sauver. Pourquoi tes habits sont-ils rouges, et tes vêtements comme celui qui foule au pressoir ?
« J'ai été seul à fouler au pressoir, et nul homme d'entre les peuples n'était avec moi. Je les ai foulés dans ma colère, je les ai piétinés dans ma fureur. Leur sang a jailli sur mes vêtements, et j'ai souillé tous mes habits. Car le jour de la vengeance était dans mon cœur, et l'année de la rédemption est venue. Je regardai autour de moi et il n'y avait personne pour m'aider. J'ai cherché et n'ai trouvé personne pour me soutenir. Alors mon bras m'a sauvé et ma fureur m'a soutenu. J'ai foulé des peuples dans ma colère, je les ai rendus ivres dans ma fureur, et j'ai répandu leur sang sur la terre. Je me souviendrai des miséricordes du Seigneur, je louerai le Seigneur, pour tout ce que le Seigneur notre Dieu a fait en notre faveur. »
GRADUEL Psaume 68, 18.2-3
Ne avértas fáciem tuam a púero tuo, quóniam tríbulor : velóciter exáudi me. ℣. Salvum me fac, Deus, quóniam intravérunt aquæ usque ad ánimam meam : infíxus sum in limo profúndi, et non est substántia.
Ne détournez pas votre face de votre serviteur, parce que je suis dans l'angoisse ; hâtez-vous de m'exaucer. ℣. Sauvez-moi, ô Dieu, car les eaux sont entrées jusqu'à mon âme, je suis enfoncé dans une fange profonde, et il n'y a pas d'appui.
COLLECTE
Deus, qui pro nobis Fílium tuum Crucis patíbulum subire voluísti, ut inimíci a nobis expélleres potestatem : concéde nobis fámulis tuis ; ut resurrectiónis grátiam consequámur. Per eúndem.
Dieu qui, afin de chasser de nous l'emprise de l'ennemi, avez voulu que votre Fils souffre pour nous le supplice de la croix ; accordez à nous, vos serviteurs, d'obtenir la grâce de la résurrection. Par le même...
LECTURE du prophète Isaïe 53, 1-12
In diébus illis : Dixit Isaías : Dómine, quis crédidit auditui nostro ? et bráchium Dómini cui revelátum est ? Et ascéndet sicut virgúltum coram eo, et sicut radix de terra sitiénti : non est spécies ei neque decor : et vídimus eum, et non erat aspéctus, et desiderávimus eum : despéctum et novíssimum virórum, virum dolórum, et sciéntem infirmitátem : et quasi abscónditus vultus eius et despéctus, unde nec reputávimus eum.
Vere languóres nostros ipse tulit, et dolóres nostros ipse portávit : et nos putávimus eum quasi leprósum, et percússum a Deo, et humiliátum. Ipse autem vulnerátus est propter iniquitátes nostras, attrítus est propter scélera nostra : disciplína pacis nostræ super eum, et livóre eius sanáti sumus. Omnes nos quasi oves errávimus, unusquísque in viam suam declinávit : et pósuit Dóminus in eo iniquitátem ómnium nostrum. Oblátus est, quia ipse vóluit, et non apéruit os suum : sicut ovis ad occisiónem ducátur, et quasi agnus coram tondénte se obmutéscet, et non apériet os suum. De angústia et de iudício sublátus est.
Generatiónem eius quis enarrábit ? quia abscíssus est de terra vivéntium : propter scelus pópuli mei percússi eum. Et dabit ímpios pro sepultúra, et dívitem pro morte sua : eo quod iniquitátem non fécerit, neque dolus fúerit in ore eius. Et Dóminus vóluit contérere eum in infirmitáte : si posúerit pro peccáto ánimam suam, vidébit semen long.vum, et volúntas Dómini in manu eius dirigátur. Pro eo, quod laborávit ánima eius, vidébit, et saturábitur : in sciéntia sua iustificábit ipse iustus servus meus multos, et iniquitátes eórum ipse portábit. Ideo dispértiam ei plúrimos : et fórtium dívidet spólia, pro eo, quod trádidit in mortem ánimam suam, et cum scelerátis reputátus est : et ipse peccáta multórum tulit, et pro transgressóribus rogávit.
En ces temps-là, Isaïe dit : « Seigneur, qui a cru à ce que nous avons entendu ? et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé ? Il s'élèvera devant lui comme un arbrisseau, et comme un rejeton qui sort d'une terre desséchée ; il n'a ni beauté, ni éclat ; nous l'avons vu, il ne présentait aucune apparence, rien pour nous attirer. Il était méprisé, le dernier des hommes, un homme de douleurs, qui connaît la souffrance ; son visage était caché ; il était méprisé, et nous n'avons fait aucun cas de lui.
« Vraiment il a porté nos langueurs, et il s'est chargé lui-même de nos douleurs ; et nous l'avons considéré comme un lépreux, et comme un homme frappé de Dieu et humilié. Et cependant il a été blessé à cause de nos iniquités, il a été brisé à cause de nos crimes ; le châtiment qui nous procure la paix est tombé sur lui, et nous avons été guéris par ses meurtrissures. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun de nous suivait sa propre voie, et le Seigneur a placé sur lui l'iniquité de nous tous. Il a été offert parce que lui-même l'a voulu, et il n'a pas ouvert la bouche ; comme une brebis qu'on mène à la boucherie, comme un agneau devant celui qui le tond, il a gardé le silence et il n'a pas ouvert la bouche. Il a été supprimé par l'angoisse et le jugement.
« Qui racontera sa génération ? car il a été retranché de la terre des vivants. Je l'ai frappé pour les crimes de mon peuple. Et il aura des impies pour garder sa sépulture, et un homme riche pour l'ensevelir après sa mort, parce qu'il n'a pas commis d'iniquité, et que le mensonge n'a pas été dans sa bouche. Mais le Seigneur a voulu le briser par la souffrance ; s'il livre son âme pour le péché, il verra une longue postérité, et la volonté du Seigneur sera dirigée heureusement par sa main. Parce que son âme aura souffert, il verra le résultat et il sera comblé de joie. Par sa science, mon juste serviteur justifiera beaucoup d'hommes, et il prendra sur lui leurs iniquités. C'est pourquoi je lui donnerai une grande multitude pour partage, et il distribuera les dépouilles des forts, parce qu'il a livré son âme à la mort, et qu'il a été mis au nombre des scélérats, qu'il a porté lui-même les péchés de beaucoup d'hommes et qu'il a prié pour les pécheurs. »
TRAIT Psaume 101, 2-5.14
Dómine, exáudi oratiónem meam, et clamor meus ad te véniat. ℣. Ne avértas fáciem tuam a me : in quacúmque die tríbulor, inclína ad me aurem tuam. ℣. In quacúmque die invocávero te, velóciter exáudi me. ℣. Quia defecérunt sicut fumus dies mei : et ossa mea sicut in frixório confríxa sunt. ℣. Percússus sum sicut fænum. et áruit cor meum : quia oblítus sum manducáre panem meum. ℣. Tu exsúrgens, Dómine, miseréberis Sion : quia venit tempus miseréndi eius.
Seigneur, exaucez ma prière, et que mon cri parvienne jusqu'à vous. ℣. Ne détournez pas de moi votre face ; inclinez vers moi votre oreille chaque fois que je suis dans la tribulation. ℣. Au jour où je vous invoque, hâtez-vous de m'exaucer. ℣. Car mes jours s'évanouissent comme la fumée, et mes os sont brûlés comme par une grande flamme. ℣. J'ai été abattu comme l'herbe, mon cœur s'est desséché, parce que j'ai oublié de manger mon pain. ℣. Vous me lèverez, Seigneur, et vous aurez pitié de Sion, car le temps est venu d'avoir pitié d'elle.
PASSION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST selon saint Luc 22, 39-71 ; 23, 1-53
L'agonie au mont des Oliviers
In illo témpore : Egréssus Iesus ibat secúndum consuetúdinem in montem Olivárum. Secúti sunt autem illum et discípuli. Et cum pervenísset ad locum, dixit illis : + Oráte, ne intrétis in tentatiónem. C. Et ipse avúlsus est ab eis, quantum iactus est lápidis, et pósitis génibus orábat, dicens : + Pater, si vis, transfer cálicem istum a me : verúmtamen non mea volúntas, sed tua fiat. C. Appáruit autem illi Angelus de cælo, ccnfórtans eum. Et factus in agónia, prolíxius orábat. Et factus est sudor eius, sicut guttæ sánguinis decurréntis in terram. Et cum surrexísset ab oratióne, et venísset ad discípulos suos, invénit eos dormiéntes præ tristítia. Et ait illis : + Quid dormítis ? súrgite, oráte, ne intrétis in tentatiónem.
En ce temps-là, Jésus sortit du Cénacle et alla, selon sa coutume, au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Arrivé en ce lieu, il leur dit : + « Priez, pour ne pas entrer en tentation. » C. Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'un jet de pierre environ, et, s'étant mis à genoux, il faisait cette prière : + « Père, si tu veux, éloigne de moi ce calice. Cependant, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui s'accomplisse. » C. Alors du ciel lui apparut un ange qui le réconfortait. Saisi par l'angoisse, il priait de façon plus instante, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient sur le sol. Il se releva de sa prière, revint près de ses disciples et les trouva endormis de tristesse. Il leur dit : + « Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous, et priez pour ne pas entrer en tentation. »
La trahison de Judas
C. Adhuc eo loquénte, ecce turba : et qui vocabátur Iudas, unus de duódecim, antecedébat eos : et appropinquávit Iesu, ut oscularétur eum. Iesus autem dixit illi : + Iuda, ósculo Fílium hóminis tradis ? C. Vidéntes autem hi, qui circa ipsum erant, quod futúrum erat, dixérunt ei : S. Dómine, si percútimus in gladio ? C. Et percússit unus ex illis servum príncipis sacerdótum, et amputávit aurículam eius déxteram. Respóndens autem Iesus, ait : + Sínite usque huc. C. Et cum tetigísset aurículam eius, sanávit eum. Dixit autem Iesus ad eos, qui vénerant ad se, príncipes sacerdótum et magistrátus templi et senióres : + Quasi ad latrónem exístis cum gládiis et fústibus ? Cum cotídie vobíscum fúerim in templo, non extendístis manus in me : sed hæc est hora vestra et potéstas tenebrárum.
C. Comme il parlait encore, une foule arriva, et le nommé Judas, l'un des Douze, marchait en tête. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Jésus lui dit : + « Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme ? » C. Voyant ce qui allait se passer, ceux qui l'entouraient lui dirent : S. « Seigneur, allons-nous frapper de l'épée ? » C. Et l'un d'entre eux frappa le serviteur du grand prêtre et lui coupa l'oreille droite. Mais Jésus répondit : + « Restez-en là ! » C. Et, lui touchant l'oreille, il le guérit. Puis Jésus dit à ceux qui s'étaient portés contre lui, chefs des prêtres, fonctionnaires du Temple et anciens : + « Comme pour un brigand, vous êtes sortis avec des épées et des bâtons. Alors que tous les jours j'étais avec vous dans le Temple, vous n'avez pas porté la main contre moi. Mais c'est maintenant votre heure, et la puissance des ténèbres. »
Le reniement de Pierre
C. Comprehendéntes autem eum, duxérunt ad domum príncipis sacerdótum : Petrus vero sequebátur a longe. Accénso autem igne in médio átrii, et circumsedéntibus illis, erat Petrus in médio eórum. Quem cum vidísset ancílla quædam sedéntem ad lumen, et eum fuísset intúita, dixit : S. Et hic cum illo erat. C. At ille negávit eum, dicens : S. Múlier, non novi illum. C. Et post pusíllum álius videns eum, dixit : S. Et tu de illis es. C. Petrus vero ait : S. O homo, non sum. C. Et intervállo facto quasi horæ uníus, álius quidam affirmábat, dicens : S. Vere et hic cum illo erat : nam et Galilǽus est. C. Et ait Petrus : S. Homo, néscio, quid dicis. C. Et contínuo adhuc illo loquénte cantávit gallus. Et convérsus Dóminus respéxit Petrum. Et recordátus est Petrus verbi Dómini, sicut díxerat : Quia priúsquam gallus cantet, ter me negábis. Et egréssus foras Petrus flevit amáre.
C. Après l'avoir saisi, ils l'emmenèrent et le firent entrer dans la maison du grand prêtre. Pierre suivait de loin. Comme ils avaient allumé un feu au milieu de la cour et s'étaient assis ensemble, Pierre s'assit parmi eux. Une servante le vit assis près de la flamme, le dévisagea et dit : S. « Celui-là aussi était avec lui ! » C. Mais il nia en disant : S. « Femme, je ne le connais pas. » C. Peu après, un autre le vit et affirma : S. « Toi aussi, tu en es. » C. Mais Pierre dit : S. « Homme, je n'en suis pas. » C. Environ une heure plus tard, un autre insista : S. « En vérité, celui-là aussi était avec lui, car il est galiléen. » C. Mais Pierre dit : S. « Homme, je ne sais pas ce que tu dis ! » C. Au même instant, comme il parlait encore, un coq chanta, et le Seigneur, se retournant, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole du Seigneur, qui lui avait dit : « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu me renieras trois fois. » Et s'en allant dehors, il pleura amèrement.
Devant le Sanhédrin
Et viri, qui tenébant illum, illudébant ei, cædéntes. Et velavérunt eum et percutiébant fáciem eius : et interrogábant eum, dicéntes : S. Prophetíza, quis est, qui te percússit ? C. Et alia multa blasphemántes dicébant in eum. Et ut factus est dies, convenérunt senióres plebis et príncipes sacerdótum et scribæ, et duxérunt illum in concílium suum, dicente ? S. Si tu es Christus, dic nobis. C. Et ait illis : + Si vobis díxero, non credétis mihi : si autem et interrogávero, non respondébitis mihi, neque dimíttétis. Ex hoc autem erit Fílius hóminis sedens a dextris virtútis Dei. C. Dixérunt autem omnes : S. Tu ergo es Fílius Dei ? C. Qui ait : + Vos dicitis, quia ego sum. C. At illi dixérunt : S. Quid adhuc de sider ámus te stimónium ? Ipsi enim audívimus de ore eius.
Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le battaient. Ils le couvrirent d'un voile, puis, le frappant au visage, ils l'interrogeaient : S. « Prophétise : qui est-ce qui t'a frappé ? » C. Et ils proféraient contre lui beaucoup d'autres insultes. Lorsqu'il fit jour, le conseil des anciens du peuple, les chefs des prêtres et les scribes se réunirent. Ils le firent amener devant le Sanhédrin, et ils lui dirent : S. « Si tu es le Christ, dis-le nous. » C. Il leur répondit : + « Si je vous le dis, vous ne croirez pas, et si j'interroge, vous ne me répondrez pas, ni ne me relâcherez. Mais dès maintenant, le Fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. » C. Tous dirent alors : S. « Tu es donc le Fils de Dieu ? » C. Il leur répondit : + « Vous le dites : je le suis. » C. Alors ils dirent : S. « Qu'avons nous encore besoin d'un témoignage ? Car nous-mêmes l'avons entendu de sa bouche. »
Chez Pilate
C. Et surgens omnis multitúdo eórum, duxérunt illum ad Pilátum. Coepérunt autem illum accusáre, dicéntes : S. Hunc invénimus subverténtem gentem nostram, et prohibéntem tribúta dare Césari, et dicéntem se Christum regem esse. C. Pilátus autem interrogávit eum, dicens : S. Tu es Rex Iudæórum ? C. At ille respóndens, ait : + Tu dicis. C. Ait autem Pilátus ad príncipes sacerdótum et turbas : S. Nihil invénio causæ in hoc hómine. C. At illi invalescébant, dicéntes : S. Cómmovet pópulum, docens per univérsam Iudǽam, incípiens a Galilǽa usque huc. C. Pilátus autem áudiens Galilǽam, interrogávit, si homo Galilǽus esset. Et ut cognóvit, quod de Heródis potestáte esset, remísit eum ad Heródem, qui et ipse Ierosólymis erat illis diébus.
C. Ils se levèrent tous et l'emmenèrent devant Pilate. Et ils se mirent à l'accuser en disant : S. « Nous avons trouvé cet homme excitant la nation à la révolte, empêchant de payer les impôts à César, et se prétendant le Christ-Roi. » C. Pilate l'interrogea : S. « Tu es le roi des Juifs ? » C. Il répondit : + « Tu le dis. » C. Pilate dit alors aux chefs des prêtres et à la foule : S. « Je ne trouve rien de coupable en cet homme. » C. Mais eux insistaient avec force : S. « Il soulève le peuple, enseignant à travers toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu'ici. » C. En entendant cela, Pilate demanda si l'homme était galiléen. Lorsqu'il apprit qu'il était de la juridiction d'Hérode, il le renvoya à Hérode qui, ces jours-là, se trouvait à Jérusalem.
Chez Hérode
Heródes autem viso Iesu, gavísus est valde. Erat enim cúpiens ex multo témpore vidére eum, eo quod audíerat multa de eo, et sperábat signum áliquod vidére ab eo fíeri. Interrogábat autem eum multis sermónibus. At ipse nihil illi respondébat. Stabant autem príncipes sacerdótum et scribæ, constánter accusántes eum. Sprevit autem illum Heródes cum exércitu suo : et illúsit indútum veste alba, et remísit ad Pilátum. Et facti sunt amíci Heródes et Pilátus in ipsa die : nam ántea inimíci erant ad ínvicem.
Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie, car depuis longtemps il désirait le voir, à cause de ce qu'il entendait dire de lui ; et il espérait lui voir faire quelque miracle. Il lui posa beaucoup de questions, mais lui ne répondait rien. Cependant les chefs des prêtres et les scribes étaient là, qui l'accusaient sans relâche. Hérode, avec ses gardes, le traita de façon méprisante : il se moqua de lui, lui fit mettre un vêtement blanc et le renvoya à Pilate. Hérode et Pilate devinrent amis ce jour-là, d'ennemis qu'ils étaient auparavant.
Retour devant Pilate
Pilátus autem convocátis princípibus sacerdótum et magistrátibus et plebe, dixit ad illos : S. Obtulístis mihi hunc hóminem, quasi averténtem pópulum, et ecce, ego coram vobis intérrogans, nullam causam invéni in hómine isto ex his, in quibus eum accusátis. Sed neque Heródes : nam remísi vos ad illum, et ecce, nihil dignum morte actum est ei. Emendátum ergo illum dimíttam. C. Necésse autem habébat dimíttere eis per diem festum, unum. Exclamávit autem simul univérsa turba, dicens : S. Tolle hunc, et dimítte nobis Barábbam. C. Qui erat propter seditiónem quandam fáciam in civitáte et homicídium missus in cárcerem. Iterum autem Pilátus locútus est ad eos, volens dimíttere Iesum. At illi succlamábant, dicéntes : S. Crucifíge, crucifíge eum. C. Ille autem tértio dixit ad illos : S. Quid enim mali fecit iste ? Nullam causam mortis invénio in eo : corrípiam ergo illum et dimíttam. C. At illi instábant vócibus magnis, postulántes, ut crucifigerétur. Et invalescébant voces eórum. Et Pilátus adiudicávit fíeri petitiónem eórum. Dimísit autem illis eum, qui propter homicídium et seditiónem missus fúerat in cárcerem, quem petébant : Iesum vero trádidit voluntáti eórum.
Pilate convoqua les chefs des prêtres, les notables et le peuple, et leur dit : S. « Vous m'avez amené cet homme sous prétexte qu'il soulevait le peuple. Or je l'ai interrogé devant vous, et je n'ai trouvé cet homme coupable d'aucun des crimes dont vous l'accusez. Hérode non plus, car je vous ai renvoyés à lui, et vous le voyez : rien qui mérite la mort n'a été trouvé contre lui. Je vais donc le faire châtier, et le libérer. » C. Or, pour la fête, il devait leur accorder la liberté d'un prisonnier. Ils se mirent à crier tous ensemble : S. « À mort celui-ci, et libère-nous Barabas ! » C. Ce dernier avait été mis en prison pour une émeute survenue dans la ville, et pour homicide. Pilate leur parla de nouveau, car il voulait libérer Jésus. Mais ils lui criaient : S. « Crucifie-le, crucifie-le ! » C. Pilate leur dit pour la troisième fois : S. « Quel mal cet homme a-t-il donc fait ? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je vais donc le faire châtier, et le libérer. » C. Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu'il fût crucifié. Et leurs voix devenaient de plus en plus violentes. Pilate décida de satisfaire leur demande. Il mit en liberté celui qui avait été mis en prison pour sédition et homicide, celui qu'ils réclamaient. Et il livra Jésus à leur volonté.
Sur le chemin du Golgotha
Et cum dúcerent eum, apprehendérunt Simónem quendam Cyrenénsem, veniéntem de villa : et imposuérunt illi crucem portáre post Iesum. Sequebátur autem illum multa turba pópuli, et mulíerum, quæ plangébant et lamentabántur eum. Convérsus autem ad illas Iesus dixit : + Filiæ Ierúsalem, nolíte flere super me, sed super vos ipsas flete et super fílios vestros. Quóniam ecce vénient dies, in quibus dicent : Beátæ stériles, et veníres, qui non genuérunt, et úbera, quæ non lactavérunt. Tunc incípient dícere móntibus : Cádite super nos ; et cóllibus : Operíte nos. Quia si in víridi ligno hæc fáciunt, in árido quid fiet ? C. Ducebántur autem et alii duo nequam cum eo, ut interficeréntur.
Ceux qui l'emmenaient saisirent un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et ils l'obligèrent à porter la croix derrière Jésus. Il était suivi par une grande foule de peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se retourna vers elles et leur dit : + « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants. Car voici que viennent des jours où l'on dira : Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n'ont point enfanté et les seins qui n'ont pas allaité ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines : Cachez-nous ! Car, si l'on traite ainsi le bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec ? » C. On emmenait aussi deux autres, des malfaiteurs pour les mettre à mort avec lui.
Le crucifiement
Et postquam venérunt in locum, qui vocátur Calváriæ, ibi crucifixérunt eum : et latrónes, unum a dextris et álterum a sinístris. Iesus autem dicebat : + Pater, dimítte illis : non enim sciunt, quid fáciunt. C. Dividéntes vero vestiménta eius, misérunt sortes. Et stabat pópulus spectans, et deridébant eum príncipes cum eis, dicéntes : S. Alios salvos fecit : se salvum fáciat, si hic est Christus Dei electus. C. Illudébant autem ei et mílites accedéntes, et acétum offeréntes ei, et dicéntes : S. Si tu es Rex Iudæórum, salvum te fac. C. Erat autem et superscríptio scripta super eum lítteris græcis et latínis et hebráicis : Hic est Rex Iudæórum.
Lorsqu'ils arrivèrent au lieu dit du Calvaire, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus dit alors : + « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. » C. Ils se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort. Le peuple se tenait là et regardait. Les chefs, avec eux, se moquaient de lui en disant : S. « Il a sauvé les autres : qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, l'élu de Dieu ! » C. Les soldats aussi se moquaient de lui ; s'approchant et lui offrant du vinaigre, ils disaient : S. « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même ! » C. Car il y avait au-dessus de lui cette inscription, écrite en grec, en latin et en hébreu : « Celui-ci est le roi des Juifs. »
Le bon larron
Unus autem de his, qui pendébant, latrónibus, blasphemábat eum, dicens : S. Si tu es Christus, salvum fac temetípsum, et nos. C. Respóndens autem alter increpábat eum, dicens : S. Neque tu times Deum, quod in eadem damnatióne es. Et nos quidem iuste, nam digna factis recípimus : hic vero nihil mali gessit. C. Et dicebat ad Iesum : S. Dómine, meménto mei, cum véneris in regnum tuum. C. Et dixit illi Iesus : + Amen, dico tibi : Hódie mecum eris in paradíso.
L'un des malfaiteurs qui étaient suspendus l'injuriait : S. « N'es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et nous avec ! » C. Mais l'autre répliquait vivement : S. « Tu n'as donc pas la crainte de Dieu, toi qui subis la même condamnation ? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce que nous avons mérité, mais lui n'a rien fait de mal. » C. Et il disait à Jésus : S. « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume. » C. Jésus lui répondit : + « En vérité, je te le dis, aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis. »
Les derniers instants
C. Erat autem fere hora sexta, et ténebræ factæ sunt in univérsam terram usque in horam nonam. Et obscurátus est sol : et velum templi scissum est médium. Et clamans voce magna Iesus, ait : + Pater, in manus tuas comméndo spíritum meum. C. Et hæc dicens, exspirávit.
C. C'était alors environ la sixième heure et, jusqu'à la neuvième heure, il y eut des ténèbres sur la terre entière, le soleil ayant disparu. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Jésus cria d'une voix forte : + « Père, entre tes mains je remets mon esprit. » C. Et en disant ces paroles, il expira.
Après la mort de Jésus
Videns autem centúrio quod factum fúerat, glorificávit Deum, dicens : S. Vere hic homo iustus erat. C. Et omnis turba eórum, qui simul áderant ad spectáculum istud et vidébant, quæ fiébant, percutiéntes péctora sua revertebántur. Stabant autem omnes noti eius a longe, et mulíeres, quæ secútæ eum erant a Galilǽa, hæc vidéntes.
Le centurion, voyant ce qui s'était passé, rendit gloire à Dieu en disant : S. « Vraiment, cet homme était juste ! » C. Toutes les foules qui s'étaient rassemblées pour voir le spectacle, après avoir vu ce qui s'était passé, s'en retournaient en se frappant la poitrine. Tous les familiers de Jésus se tenaient à distance, avec les femmes qui l'avaient suivi depuis la Galilée, et qui voyaient cela.
L'ensevelissement
Et ecce, vir nómine Ioseph, qui erat decúrio, vir bonus et iustus : hic non consénserat consílio et áctibus eórum, ab Arimathǽa civitáte Iudǽæ, qui exspectábat et ipse regnum Dei. Hic accéssit ad Pilátum et pétiit corpus Iesu : et depósitum invólvit síndone, et pósuit eum in monuménto excíso, in quo nondum quisquam pósitus fúerat.
Or un homme nommé Joseph arrivé ; c'était un membre du Conseil, homme bon et juste, qui n'avait pas approuvé la décision ni l'action des autres. Il était d'Arimathie, ville de Judée, et il attendait le royaume de Dieu. Cet homme, allant trouver Pilate, lui demanda le corps de Jésus. Il le descendit, l'enveloppa dans un linceul, et le déposa dans un tombeau taillé dans le roc où personne n'avait encore été mis.
OFFERTOIRE Psaume 101, 2-3
Dómine, exáudi oratiónem meam, et clamor meus ad te pervéniat : ne avértas fáciem tuam a me.
Seigneur exaucez ma prière, et que mon cri parvienne jusqu'à vous ; ne détournez pas de moi votre visage.
SECRÈTE
Súscipe, quǽsumus, Dómine, munus oblátum, et dignánter operáre : ut, quod passiónis Fílii tui, Dómini nostri, mystério gérimus, piis afféctibus consequámur. Per eúndem.
Accueillez, nous vous en prions, Seigneur, le présent offert, et agissez avec bonté ; afin que nous obtenions par de pieuses dispositions ce que nous célébrons dans le mystère de la passion de votre Fils, notre Seigneur. Par le même...
PRÉFACE DE LA SAINTE CROIX
Vere dignum et iustum est, æquum et salutáre, nos tibi semper et ubíque grátias ágere : Dómine, sancte Pater, omnípotens ætérne Deus :
Qui salútem humáni géneris in ligno Crucis constituísti : ut, unde mors oriebátur, inde vita resúrgeret : et, qui in ligno vincébat, in ligno quoque vincerétur : per Christum Dóminum nostrum.
Per quem maiestátem tuam laudant Angeli, adórant Dominatiónes, tremunt Potestátes. Cæli cælorúmque Virtútes ac beáta Séraphim sócia exsultatióne concélebrant. Cum quibus et nostras voces ut admítti iúbeas, deprecámur, súpplici confessióne dicentes.
Il est vraiment juste et nécessaire, c'est notre devoir et notre salut de vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant.
Vous avez établi le salut du genre humain dans le bois de la croix, afin que la vie rejaillît par où la mort avait surgi, et que celui qui triomphait sur un arbre fût vaincu aussi sur un arbre, par le Christ notre Seigneur.
C'est par lui que les Anges louent votre majesté, que les Dominations l'adorent, que les Puissances la révèrent, que les Cieux et les Vertus des cieux, ainsi que les bienheureux Séraphins, la célèbrent dans une même allégresse. À leurs chants nous vous supplions de laisser se joindre aussi nos voix, pour proclamer dans une humble louange...
COMMUNION Psaume 101, 10-14
Potum meum cum fletu temperábam : quia élevans allisísti me : et ego sicut fænum árui : tu autem, Dómine, in ætérnum pérmanes : tu exsúrgens miseréberis Sion, quia venit tempus miseréndi eius.
Je mêlais mes larmes avec mon breuvage, car en m'élevant vous m'avez brisé, et j'ai séché comme l'herbe. Mais vous, Seigneur, vous subsistez éternellement ; vous vous lèverez et vous aurez pitié de Sion, car le temps est venu d'avoir pitié d'elle.
POSTCOMMUNION
Largíre sénsibus nostris, omnípotens Deus : ut, per temporálem Fílii tui mortem, quam mystéria veneránda testántur, vitam te nobis dedísse perpétuam confidámus. Per eúndem.
Accordez à nos âmes, Dieu tout-puissant, de croire avec confiance que vous nous avez donné la vie éternelle par la mort temporelle de votre Fils, qu'attestent ces vénérables mystères. Par le même...
ORAISON SUR LE PEUPLE
Orémus. Humiliáte cápita vestra Deo.
Prions. Humiliez vos têtes devant Dieu.
Réspice, quǽsumus, Dómine, super hanc famíliam tuam, pro qua Dóminus noster Iesus Christus non dubitávit mánibus tradi nocéntium, et Crucis subíre torméntum : Qui tecum.
Jetez les yeux, nous vous en prions, Seigneur, sur votre famille que voici, pour laquelle notre Seigneur Jésus-Christ n'a pas hésité à se livrer aux mains des méchants, et à subir le supplice de la croix. Lui qui...